Quel backpacker au long terme n’a jamais entendu cette phrase? C’est une remarque très courante qu’elle vienne d’amis, de membre de la famille ou de connaissances lointaine et laissez moi vous expliquer pourquoi elle m’énerve.

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« Mon » premier glacier en Argentine

Je suis partie en tout 15 mois en vadrouille avec mon sac à dos sur mon continent préféré l’Amérique latine. Et si vous lisez ce blog depuis quelque temps ou si vous me connaissez personnellement vous savez que je ne suis pas parti sur un coup de tête mais plutôt que c’est un projet que j’avais depuis 3 ans avant de finalement le réaliser.

Et je m’en suis donné les moyens (pas que financier). Car oui c’est bien beau de dire « tu as tellement de chance de voyager aussi longtemps, j’aimerais tellement faire comme toi » mais ce n’est pas une chance c’est une question de volonté.

Alors bien sûr j’ai la chance d’être française et d’avoir un passeport qui ne ferme les portes d’aucuns pays (je crois?) et de pouvoir économiser rapidement une monnaie « forte » au niveau mondial. Donc si le « t’as de la chance » viens de quelqu’un qui habite en Corée du Nord et vis dans une dictature où elle meurt de faim, je l’accepterais.

Par contre lorsqu’elle vient de compatriote français qui gagne TRÈS bien leur vie (mieux que moi) et qui dépense tout en Iphone, et autre babiole qui coûte une blinde et ne servent à rien (un smartphone premier prix c’est aussi bien) se plaignent de ne pas pouvoir voyager, là je m’énerve!

Voyager c’est un choix et il ne faut pas croire que tout est toujours merveilleux et que ce sont des vacances. Car même si j’ai adoré cette expérience incroyable, elle ne m’est pas tombé dessus alors que je vivais mon petit quotidien en France dans ma coquette banlieue bordelaise. D’ailleurs cet article vous donne un aperçu de mon état lorsque je travaillais en France pour pouvoir partir avec des économies.

J’ai fais des sacrifices pour me donner les moyens de mes ambitions. Notamment le fais de revenir vivre chez mes parents pendant 6 mois et de travailler en intérim dans un centre d’appels alors que je détestais ce métier et que j’étais en dépression durant cette période. Et pendant le voyage en lui même il y a eu des moments difficiles également: je me suis faite virée de certains jobs, j’ai été traité comme une sous-merde en tant que serveuse au Pérou, je suis tombé sur un chauffeur qui prenait de la coke en faisant du stop en Colombie, j’ai passé mon premier noël loin de ma famille, j’ai raté le mariage et la naissance du garçon de ma cousine, j’ai dû dire au revoir à des personnes que je ne reverrais certainement jamais, j’ai été perdue (au sens littéral comme figuré) et je ne savais pas quoi faire de ma vie en rentrant et si j’allais rentrer. D’ailleurs je vous disais ici que je voulais reprendre des études dans le tourisme, finalement j’ai bien repris les études mais dans le théâtre, j’ai intégré le cours Florent Bordeaux depuis Septembre.

Tout ça pour dire qu’au lieu de dire qu’on a « de la chance », chercher dans votre vie, avec votre caractère et vos envies comment vous pouvez vous organiser pour partir. Que vous ayez des enfants, un job stable, un handicap, TOUT est possible: partez avec eux, prenez un congé sabbatique, voyager avec une personne qui pourra vous aider.

Si l’envie est là c’est l’essentiel. Sur les forums de voyages on voit tous les jours des témoignages de femmes et d’hommes qui ont plaqué leur vie quotidienne classique pour la troquer  contre un sac à dos, un grand sourire et une soif d’aventures. Et ce sont des gens « normaux », vous pouvez tous le faire, je vous assure.

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Lac de Quilotoa en Equateur

Sur ces belles paroles je vous laisse, je retourne m’occuper de mon petit neveu qui pleure. Et oui c’est l’avantage d’être chez soi: profiter des siens, les voir grandir et passer de beaux noël en famille.

Comme d’habitudes vos réactions m’intéressent n’hésitez pas à commenter et me partager vos points de vue 🙂